La République Démocratique du Congo se prépare pour les élections présidentielles qui auront lieu le 23 décembre 2018. Alors que la campagne bat son plein, les tensions politiques s’intensifient et la question de l’identité congolaise, ou « congolité », est au cœur des débats. Cette notion complexe fait référence à l’appartenance nationale et culturelle des Congolais, mais elle est également utilisée comme un outil politique par certains candidats. Cet article examine les différentes crispations liées à la « congolité » dans la campagne présidentielle en RDC.
La RDC a connu plusieurs décennies de colonisation belge, qui ont laissé des marques profondes sur l’identité du pays. Pendant cette période, les Belges ont encouragé la division ethnique et régionale, en favorisant certains groupes au détriment d’autres. Cette politique de division a créé des tensions durables entre les différentes communautés congolaises, qui se reflètent aujourd’hui dans les débats sur la « congolité ».
De plus, les Congolais ont été privés de leur histoire et de leur culture pendant la colonisation, ce qui a conduit à une perte d’identité collective. Aujourd’hui, de nombreux Congolais cherchent à redéfinir leur identité et à réaffirmer leur appartenance à une nation congolaise unifiée.
Les politiciens exploitent souvent ces divisions ethniques pour mobiliser leur base électorale et gagner des voix. Ils cherchent à définir la « congolité » de manière étroite, en excluant certains groupes ou en mettant en avant une identité régionale plutôt que nationale. Cette instrumentalisation de la « congolité » est une source majeure de crispations et de conflits dans la campagne présidentielle.
Un des aspects les plus controversés de la campagne présidentielle en RDC est la question de l’origine ethnique des candidats. Certains politiciens ont été accusés de ne pas être de véritables Congolais, car ils ont des origines étrangères ou sont nés à l’étranger. Ces accusations sont souvent motivées par des intérêts politiques et visent à disqualifier certains candidats en remettant en cause leur « congolité ».
La Constitution congolaise stipule que seuls les Congolais de naissance peuvent se présenter à la présidence. Cependant, il n’existe pas de définition claire de ce que signifie être « congolais de naissance », ce qui laisse place à des interprétations diverses et à des polémiques politiques.
Cette question de l’origine ethnique des candidats divise profondément l’opinion publique congolaise et accentue encore davantage les tensions politiques dans un pays déjà fragilisé par des années de conflits et d’instabilité.
Un autre aspect important de la « congolité » est la question de la langue. La RDC est un pays multilingue, avec plus de 200 langues parlées à travers le pays. Le français est la langue officielle, héritage de la colonisation belge, mais de nombreuses langues locales sont également utilisées.
Certains politiciens cherchent à exploiter ces divisions linguistiques en utilisant certaines langues pour mobiliser leur base électorale. Ils accusent parfois leurs adversaires de ne pas parler correctement une langue spécifique, remettant ainsi en question leur légitimité et leur « congolité ».
Cette utilisation politique des langues contribue à polariser davantage l’opinion publique et à creuser les divisions entre les différentes communautés congolaises.
Malgré toutes ces crispations, de nombreux Congolais cherchent à construire une identité commune qui dépasse les clivages ethniques et régionaux. Ils veulent sortir de cette logique de division et de conflits et promouvoir une « congolité » inclusive et unifiée.
Des initiatives sont ainsi mises en place pour favoriser la réconciliation nationale et renforcer le sentiment d’appartenance à une nation congolaise. Des projets culturels, éducatifs et sociaux sont développés pour promouvoir la diversité congolaise et célébrer l’héritage commun du pays.
Il reste encore beaucoup de travail à faire pour parvenir à une véritable réconciliation et à une définition partagée de la « congolité ». Cependant, ces efforts témoignent de l’espoir et du désir des Congolais de se rassembler autour d’une identité nationale forte, loin des tensions politiques et des divisions ethniques.
La question de la « congolité » est au cœur des crispations de la campagne présidentielle en RDC. Les politiciens exploitent les divisions ethniques et régionales pour mobiliser leur base électorale, en remettant en cause l’origine ethnique et l’appartenance nationale de leurs adversaires. La langue est également utilisée comme un outil de division, accentuant les clivages entre les différentes communautés congolaises. Malgré tout, de nombreux Congolais cherchent à construire une identité commune et inclusive, à travers des initiatives de réconciliation et de promotion de la diversité congolaise. Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais ces efforts témoignent de l’espoir d’une nation congolaise unie et résiliente.